Je la vois l’autre rive, ensoleillée de pluie chaude.

 Je la rejoins, comme chaque fois, bagages portés haut. Sur une épaule. A deux mains. Sur la tête aussi.

Vous pagayez doucement, me saluez, m’expliquez, la vie, sourcils presque hissés.

J’ai de l’eau jusqu’au cœur, qui boit parfois la tasse, aux endroits plus profonds, où mes pieds quittent le sol.

Qu’importe, que le sol se dérobe, j’ai pour ami le vent, qui guide le mouvement et des milliers d’étoiles, quotidiennes, colorées, qui allument mes pensées.

Je ne peux plus parler, j’ai perdu pieds et la vie m’a prise dans ses bras.

Plus de résistance.

Tant pis pour vos sourcils, tant pis encore une fois.

L’autre rive est jonchée de tous mes bric à brac, précieux, transformés, trophées de nombreuses traversées, cousines de celle qui anime mon doigt sur ce clavier offert, à une brasse de mots chahutés.

Chut…je vous salue, vous, que mes aujourd’hui encombrent…

Je te serre contre moi. Toi. 

Si singulier et si pluriel à la fois.

Toi qui ose m’aimer. Par tous les temps.

A tous les temps.

Tant.


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